Livre de Job
L’existence réelle de Job ne fait aucun doute pour les Juifs et les chrétiens. Elle est attestée par les écrivains sacrés. Du reste, "on peut croire avec le plus grand nombre des interprètes, dit M. Le Hir, que Job et ses amis n’ont prononcé que le fond des discours qu’on leur met à la bouche, et que la diction appartient à l’auteur sacré." Le patriarche Job est postérieur à Abraham et à Esaü, puisque deux de ses amis, Eliphaz et Baldad, descendent d’Abraham, le premier par Théman, fils d’Esaü, le second par Suah, fils d’Abraham et de Cétura. Il y a lieu de croire qu’il est, au contraire, antérieur à Moïse, parce que dans son histoire, il n’est fait aucune allusion aux faits qui se sont passés pendant ou après l’Exode, tandis qu’on y trouve des allusions à tous les grands événements précédents, à la création, à la chute de l’homme, aux géants, au déluge, à la ruine de Sodome. Job vivait dans la terre de Hus. D’après saint Jérôme et la plupart des modernes, la terre de Hus se trouvait dans la partie septentrionale du désert d’Arabie, parce que le Genèse en fit une terre araméenne et que Job est appelé Ben-Qédem, mot qui désigne proprement les Arabes ; la tradition syrienne et la tradition musulmane placent, avec raison, ce semble, Hus dans le Hauran, non loin de Damas, dans le pays fertile appelé El-Bethenijé, où se trouve le monastère de Deïr Ejjub, élevé en l’honneur du saint patriarche. La question la plus difficile concernant le livre de Job est celle qui regarde la date de sa composition et son auteur. On l’a souvent attribué à Moïse ou au moins à l’époque de Moïse, mais à cause de la langue et du style, on le reporte aujourd’hui, communément, au temps de Salomon ou à l’intervalle qui s’est écoulé de ce roi à Ezéchias. Le but du livre de Job est la justification de la Providence, la solution du problème du mal dans le monde. L’occasion des malheurs de Job, leur cause et leur but, la manière dont il les endure et dont ses amis les apprécient, la raison que Dieu en donne, voilà tout le livre. Tous les critiques sont unanimes à regarder le livre de Job comme un chef-d’œuvre de littérature ; on le regarde généralement aujourd’hui comme un drame, dans un sens large : le prologue en est l’exposition et ressemble beaucoup à la plupart des expositions des tragédies d’Euripide, qui sont aussi une sorte d’introduction épique à la pièce. Dès que le nœud de l’intrigue a été noué dans ce récit préliminaire, il se resserre de plus en plus dans les trois discussions ou les trois actes qui suivent, sous la forme de dialogues entre Job et ses amis. Dans les discours d’Eliu qui viennent ensuite, l’intrigue commence à se dénouer ; ils préparent l’intervention de Dieu qui amène d’une manière admirable le dénouement, complété dans l’épilogue. La préparation, le développement et la conclusion de l’action ne laissent rien à désirer au point de vue de l’art. Le poète procède avec tant d’habileté qu’il détache insensiblement le lecteur des amis de Job, pour le porter de plus en plus vers son héros, et l’intérêt va grandissant jusqu’à la fin. Saint Grégoire le Grand remarque, dans sa Préface sur Job, que ce saint patriarche a été la figure de Notre-Seigneur, non seulement par ses paroles, mais aussi et plus encore par ses souffrances. Quoiqu’il soit innocent, il est accablé de maux, par la permission de Dieu, comme devait l’être le Sauveur, le juste par excellence ; comme lui, il est abandonné des siens et comme lui enfin, il reçoit la récompense de sa patience et de sa résignation. Le livre de Job se divise en cinq parties : 1° Prologue, chapitres 1 et 2 ; 2° discussion de Job et de ses trois amis, du chapitre 3 au chapitre 31 ; 3° discours d’Eliu, du chapitre 32 au chapitre 37 ; 4° apparition et discours de Dieu, du chapitre 38 au chapitre 42, verset 6 ; 5° épilogue, chapitre 42, versets 7 à 16.
Origine de Job. Sa vertu, ses richesses. Dieu permet au démon de le tenter. Job perd ses biens et ses enfants.
Job est frappé d’une plaie horrible. Sa femme lui (l’) insulte. Trois amis, venus pour le consoler, restent auprès de lui sans lui parler.
Job maudit le jour de sa naissance, et déplore sa misère.
Eliphaz accuse Job d’impatience. Il soutient que l’homme ne peut être affligé que pour ses péchés, et que Job ne doit pas se croire innocent devant Dieu.
Eliphaz soutient que la prospérité des impies est toujours promptement dissipée. Il exhorte Job à recourir à Dieu par la pénitence.
Job justifie ses plaintes. Il souhaite de mourir, de peur de perdre la patience. Il reproche à ses amis l’injustice de leurs accusations.
Maux communs à tous les hommes. Job représente au Seigneur sa misère et sa faiblesse, et le supplie de lui pardonner son péché.
Baldad soutient que les malheurs de Job sont la peine de ses péchés. Il traite d’hypocrisie la vertu de Job, et l’exhorte à recourir à Dieu.
Job reconnaît que Dieu est infiniment juste dans ses jugements. Il relève la sagesse et la puissance du Seigneur. Il s’abaisse et se confond devant lui. Il le supplie de lui donner quelque relâche.
Job adresse ses plaintes à Dieu. Il s’humilie devant lui, et le supplie de lui accorder quelque relâche avant la mort.
Sophar accuse Job de présomption et d’orgueil, et l’exhorte à se convertir au Seigneur.
Job reproche à ses amis la fausse confiance qu’ils ont dans leurs lumières. Il relève la souveraine puissance de Dieu.
Job continue de se défendre contre les reproches de ses amis. Il témoigne sa confiance en Dieu, et il lui adresse ses plaintes.
Job expose la brièveté de la vie et les misères de l’homme sur la terre, et il se console par l’espérance de la résurrection.
Eliphaz accuse Job d’imiter les blasphémateurs, et soutient que les méchants sont sans cesse tourmentés dans cette vie.
Job se plaint de la dureté de ses amis. Il expose ses maux et met sa confiance en Dieu, qui est témoin de son innocence.
Job se plaint des insultes de ses mais, et les exhorte à rentrer en eux-mêmes.
Baldad accuse Job de désespoir, et exagère les malheurs et la mauvaise fin des méchants.
Job se plaint de la dureté de ses amis. Il expose ses peines, et se console par l’espérance de la résurrection.
Sophar continue de décrire les châtiments dont Dieu punit les impies.
Job soutient que les impies jouissent souvent d’une longue prospérité, et que c’est après leur mort que Dieu exerce contre eux ses vengeances.
Eliphaz reproche à Job les crimes dont il le suppose coupable, et il l’exhorte à se convertir au Seigneur.
Job souhaite de pouvoir se présenter au tribunal de Dieu, et d’y paraître soutenu par le Médiateur en qui il espère. Il est touché de confiance, de crainte et de reconnaissance.
Job soutient que le crime est souvent impuni en ce monde, parce que Dieu en réserve ordinairement la vengeance après cette vie.
Baldad soutient que l’homme ne peut, sans présomption, prétendre se justifier devant Dieu.
Job relève la grandeur et la puissance de Dieu.
Job persiste à soutenir son innocence. Il expose les malheurs qui menacent l’hypocrite et l’impie.
Job recherche l’origine, le principe et la source de la sagesse.
Job fait la description de son premier état.
Job décrit l’état où il est tombé.
Job se justifie devant ses amis en leur exposant le détail de la conduite qu’il a tenue dans le temps de sa prospérité.
Les paroles de Job sont finies. Eliu accuse ses amis de manquer de sagesse, et relève sa propre suffisance.
Eliu accuse Job de s’être élevé contre Dieu, et d’abuser des différentes voies dont Dieu se sert pour reprendre les hommes.
Eliu accuse Job de blasphème. Il relève la justice infinie de Dieu, sa puissance et ses lumières.
Eliu continue de calomnier Job. Il soutient que c’est pour l’avantage même des hommes que Dieu est attentif à récompenser le bien et à punir le mal. Il exhorte Job à prévenir la sévérité de la justice de Dieu.
Eliu continue à défendre l’équité des jugements de Dieu. Il exhorte Job à profiter des peines dont Dieu l’a châtié, et relève la puissance du Seigneur.
Eliu continue de décrire les effets de la puissance et de la sagesse de Dieu.
Le Seigneur montre à Job la distance qu’il y a entre la créature et le Créateur.
Le Seigneur continue de montrer à Job la distance qu’il y a de la créature au Créateur. Job reconnaît sa bassesse et se condamne au silence.
Le Seigneur continue de montrer à Job la distance qu’il y a de la créature au Créateur. Description de Béhémoth et de Léviathan.
Suite de la description de Léviathan.
Job s’humilie devant le Seigneur, qui reprend ses trois amis. Job prie pour eux. Rétablissement de Job. Sa mort.