logo burning flame
homeEditions
logo burning flame

Livre de Judith, 16

Cantique de Judith. Elle va à Jérusalem avec le peuple célébrer sa victoire. Elle revient à Béthulie où elle meurt couverte de gloire et fort âgée.


add another edition

[1] Alors Judith chanta ce cantique au Seigneur, et dit :

[2] Chantez le (Commencez à chanter au) Seigneur au son des tambours ; chantez le Seigneur au bruit des cymbales ; modulez-lui (entonnez-lui) un chant (psaume) nouveau ; glorifiez et invoquez son nom.

[3] Le Seigneur anéantit (rompt) les guerres ; le Seigneur est son nom.

show note 1

Rompt les guerres. Voir Jdi. 9, 10.

[4] Il a mis son camp au milieu de son peuple, pour nous délivrer de la main de tous nos ennemis.

[5] Assur est venu des montagnes, du côté de l’aquilon, avec la multitude de son armée ; ses troupes sans nombre ont rempli les torrents, et leurs chevaux ont couvert les vallées.

show note 1

Sa multitude forte ; littéralement et par hébraïsme la multitude de sa force.

[6] Il avait dit qu’il brûlerait mes terres, qu’il passerait mes jeunes gens (hommes) au fil de l’épée, qu’il donnerait en proie mes enfants et mes vierges en captivité.

[7] Mais le Seigneur tout-puissant l’a frappé ; il l’a livré entre les mains d’une femme, et il (elle) l’a transpercé.

[8] Car celui qui était puissant parmi eux n’a pas été renversé par les jeunes hommes ; il n’a pas été frappé par les fils de Titan, et d’immenses (des) géants ne se sont pas opposés à lui ; mais Judith, fille de Mérari, l’a renversé (détruit) par la beauté de son visage.

show note 1

Des fils de Titan… des géants. Ces mots traduisent probablement les mots Raphaïm et Enacim qui devaient se trouver dans le texte original.

[9] (Car) Elle a quitté ses vêtements de veuve, et s’est parée de ses vêtements de joie, pour l’allégresse des fils (le triomphe des enfants) d’Israël.

[10] Elle a oint son visage de parfums (avec des essences), elle a ajusté ses cheveux sous un turban (avec un bandeau), elle s’est parée d’un vêtement neuf (une robe neuve) pour le séduire.

[11] Ses sandales ont ébloui (ravi) ses yeux, sa beauté a rendu son âme captive ; elle lui a coupé la tête avec le glaive (son propre sabre).

[12] Les Perses ont été épouvantés de sa vaillance (frissonnés de sa constance), et les Mèdes de sa hardiesse (son audace).

show note 1

Les Perses… et les Mèdes faisaient partie sans doute comme auxiliaires de l’armée d’Holoferne.

[13] Alors (tout) le camp des Assyriens a été rempli de hurlements, lorsque sont apparus les miens, affaiblis, mourant de soif.

[14] Les enfants (fils) des jeunes femmes les ont percés de coups, et les ont tués comme des enfants qui s’enfuient ; ils ont péri dans le combat devant la face du Seigneur mon Dieu.

[15] Chantons un hymne au Seigneur, chantons à notre Dieu un hymne nouveau.

[16] (Adonaï) Seigneur (tout-puissant), vous êtes grand et magnifique dans votre puissance, et nul ne peut vous surpasser (personne ne peut s’élever au-dessus de vous).

show note 1

Adonaï signifie en hébreu, maître, seigneur.

[17] Que toutes vos créatures vous obéissent ; car vous avez parlé, et elles ont été faites ; vous avez envoyé votre esprit, et elles ont été créées, et nul ne résiste à votre voix.

[18] Les montagnes seront ébranlées avec les eaux jusqu’aux fondements, les pierres se fondront comme la cire devant votre face.

[19] Mais ceux qui vous craignent seront grands devant vous en toutes choses.

[20] Malheur à la nation qui s’élève(ra) contre mon peuple ; car le Seigneur tout-puissant se vengera d’elle, il la visitera au jour du jugement.

[21] Il répandra dans leur chair le feu et les vers, afin qu’ils brûlent et qu’ils se sentent déchirer (ils le sentent) éternellement.

[22] Et (Or) il arriva ensuite qu’après cette victoire, tout le peuple vint à Jérusalem pour adorer le Seigneur ; et dès qu’ils furent purifiés, ils offrirent tous des holocaustes, et leurs vœux, et leurs promesses.

[23] Or Judith offrit toutes les armes d’Holoferne que le peuple lui avait données, et le rideau de son lit qu’elle avait elle-même enlevé, comme un don (anathème) d’oubli.

show note 1

En anathème d’oubli ; c’est-à-dire, selon les uns, comme un monument consacré à Dieu, et qui devait empêcher à jamais les Israélites d’oublier la victoire signalée que le Seigneur venait de leur accorder ; ou bien, selon les autres, un monument consacré à Dieu, et destiné à leur faire oublier les maux passés.

[24] Et tout le peuple se réjouit en présence des lieux (choses) saint(e)s, et la joie de cette victoire fut célébrée avec Judith pendant trois mois.

show note 1

Des choses saintes. Voir Jdi. 4, 10.

[25] Puis, après ces jours, chacun retourna dans sa maison ; et Judith devint célèbre dans Béthulie, et elle était la plus illustre dans toute la terre d’Israël.

[26] Car la chasteté était jointe à son courage (sa vertu), et depuis la mort de Manassé (Manassès ?), son mari, elle ne connut pas d’homme tout le reste de sa vie.

[27] Et les jours de fêtes, elle paraissait (en public) avec une grande gloire.

[28] Et elle demeura cent cinq ans dans la maison de son mari, et elle donna la liberté à sa servante, et elle mourut, et fut enterrée dans Béthulie auprès de son mari.

[29] Et tout le peuple la pleura pendant sept jours.

[30] Tant qu’elle vécut, et de nombreuses années après sa mort, il n’y eut personne qui troublât Israël.

[31] Or le jour de cette victoire a été mis par les Hébreux au nombre des saints jours ; et depuis ce temps-là jusqu’aujourd’hui, il est célébré par les Juifs.

Judith, 16