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1er livre des Machabées, 1

Victoires d’Alexandre le Grand. Sa mort. Partage de ses Etats. Juifs impies qui se séparent de l’alliance sainte. Antiochus Epiphane ravage la Judée, et pille le temple. Jérusalem est désolée par ses ordres. Il veut contraindre les Israélites d’abandonner leur loi/ Il fait dresser une idole dans le temple.


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[1] Après qu’Alexandre (le Macédonien), fils de Philippe, le Macédonien, qui régna d’abord sur la Grèce, fut sorti du pays de Céthim 5, et eut battu Darius, roi des Perses et des Mèdes,

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Règne d’Alexandre le Grand et partage de son royaume après sa mort.

show note 2

Alexandre III, surnommée le Grand, né en 356, mort en 323 avant Jésus-Christ, fils de Philippe II, roi de Macédoine (360-336), succéda à son père en 336.

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Qui régna le premier dans la Grèce. Alexandre n’eut pas le titre de roi de Grèce, mais il en eut effectivement le premier la puissance.

show note 4

Darius III Codoman, dernier roi des Perses (336-331). Alexandre ayant passé l’Hellespont avec son armée, en 334, battit les Perses en juin de la même année, sur les bords du Granique, et Darius en personne, d’abord en novembre 333, à Issus, et enfin en octobre 331 près d’Arbèles. Darius fugitif périt assassiné et tout son empire tomba ainsi entre les mains d’Alexandre.

show note 5

Céthim. C’est ainsi que les Hébreux nommaient la Macédoine. Voir plus bas, 1Ma. 8, 5 ; et Gn. 10, 4 ; Is. 1, 12 (?).

[2] il livra plusieurs batailles, il prit les forteresses de tous, tua les rois de la terre,

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Tua les rois de la terre, Bessus, meurtrier de Darius, qui avait pris le nom d’Artaxerxès et le titre de roi. Alexandre peut être considéré aussi comme ayant fait périr Darius, celui-ci ayant été assassiné à la suite de sa défaite.

[3] passa jusqu’à l’extrémité de la terre, et s’empara des dépouilles d’une (de la) multitude de(s) nations, et la terre se tut en sa présence.

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Jusqu’aux confins de la terre, c’est-à-dire, jusqu’aux Indes ; les anciens ne connaissaient rien au-delà.

[4] Il assembla des forces et une armée très puissante ; et son cœur s’éleva 1 et s’enfla.

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Son cœur s’éleva. Il voulut se faire adorer comme un dieu et fit périr le philosophe Callisthène qui refusa de lui rendre un culte.

[5] Il se rendit maître des territoires des peuples et des souverains, et ils devinrent ses tributaires.

[6] Après cela il s’alita, et il reconnut qu’il allait mourir.

[7] Et il appela (ses serviteurs,) les grands de sa cour, qui avaient été nourris avec lui dès leur jeunesse, et il leur partagea son royaume tandis qu’il vivait encore.

[8] Alexandre régna douze ans, et il mourut.

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Régna douze ans et huit mois, de 336 à 323. Pris de la fièvre dans la nuit du dernier jour de mai au 1er juin, il mourut le soir du 11 juin.

[9] Et ses serviteurs entrèrent en possession du royaume, chacun dans sa région ;

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Ses serviteurs, ses généraux, possédèrent un royaume, Antigone, en Asie, Ptolémée en Egypte, Séleucus à Babylone, puis à Antioche, Lysimaque en Thrace, Cassandre en Macédoine.

[10] ils prirent tous le diadème après sa mort, et leurs enfants après eux pendant de nombreuses années, et les maux se multiplièrent sur la terre.

[11] Et d’eux sortit une racine du péché (pécheresse), Antiochus l’Illustre 2, fils du roi Antiochus, qui avait été (en) otage à Rome ; et il régna la cent trente-septième année du règne des Grecs 4.

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Maux produits en Judée par les Juifs infidèles sous le règne d’Antiochus IV Epiphane, fils d’Antiochus III le Grand (222-187) et frère de Séleucus (187-175).

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L’Illustre ; en Grec Epiphane.

show note 3

Du roi Antiochus le Grand.

show note 4

La cent trente-septième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante quatorzième avant Jésus-Christ.

show note 5

Du règne des Grecs ou des l’ère des Séleucides. Cette ère date de la victoire que Séleucus Ier Nicator, fondateur de la dynastie des Séleucides, remporta près du Tigre, sur Nicanor, général d’Antigone, pendant l’été de l’an 313 à 311 avant Jésus-Christ ; elle commence à l’automne 312, d’après le calcul des Syriens, et au printemps de la même année, d’après le calcul des Juifs. L’an 137 de l’ère des Séleucides correspond, d’après cette double manière de compter, à l’an 174 ou à l’an 175.

show note 6

A la conclusion de la paix qu’Antiochus III avait été obligé de faire avec les Romains après la bataille de Magnésie (189), voir plus loin, 1Ma. 8, 6, le roi de Syrie dut livrer à ses vainqueurs vingt otages parmi lesquels était son fils. En 174, Antiochus Epiphane fut remplacé à Rome par le fils de son frère Séleucus IV Philopator. Pendant qu’Antiochus retournait en Syrie, Séleucus fut assassiné par un de ses courtisans, Héliodore, qui essaya de s’emparer du trône. Antiochus Epiphane, avec l’aide des gens de Pergame, l’empêcha de réaliser ses desseins ambitieux et il fut reconnu lui-même comme roi par les Romains.

[12] En ces jours-là il sortit d’Israël des enfants d’iniquité, qui en séduisirent (conseillèrent) plusieurs (un grand nombre), en disant : Allons et faisons alliance avec les nations qui nous environnent ; car, depuis que nous nous sommes retirés d’elles, beaucoup de maux nous ont atteints.

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Des fils iniques, dont le principal était Jason. Voir 2Ma. 4, 9 (7 ?).

[13] Et cette parole parut bonne à leurs yeux.

[14] Quelques-uns du peuple furent députés, et allèrent trouver le roi ; et il leur donna le pouvoir de vivre selon les lois des Gentils.

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Du roi ; Antiochus Epiphane.

[15] Et ils bâtirent un gymnase 1 à Jérusalem, à la manière des nations ;

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Gymnase ; lieu principalement destiné aux exercices du corps, où l’on s’exerçait tout nu à lutter, à sauter, etc., et où l’on célébrait des jeux en l’honneur des divinités. Comparer à 2Ma. 4, 9.

[16] ils dissimulèrent leur circoncision, se séparèrent de l’alliance sainte, et se joignirent aux nations, et ils se vendirent pour faire le mal.

[17] Antiochus, s’étant affermi dans son royaume, (Et le royaume 1 de Syrie fut préparé en présence d’Antiochus, et il) commença à vouloir régner dans le pays d’Egypte, pour être roi des deux royaumes.

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Et le royaume, etc.; c’est-à-dire, une fois établi dans son royaume, il forma le dessein de régner en Egypte.

show note 2

Il entreprit de régner dans la terre d’Egypte. Antiochus Epiphane fit plusieurs campagnes en Egypte. Celle dont il est question ici est la seconde, comme nous l’apprend 2Ma. 5, 1.

[18] Et il entra en Egypte avec une puissante armée (multitude imposante), avec des char(iot)s, des éléphants, des cavaliers et un grand nombre de vaisseaux ;

[19] et il fit la guerre à Ptolémée, roi d’Egypte, et Ptolémée eut peur devant lui et s’enfuit ; et beaucoup des siens tombèrent frappés.

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Ptolémée VI Philométor (180-146), roi d’Egypte, d’après l’opinion la plus commune, ou Ptolémée VII Physcon, son frère (170-117), qui régna une première fois pendant que Philométor était dans les mains d’Antiochus. Pour l’explication plus détaillée des événements auxquels il est fait ici allusion, voir 2Ma. 3, 3 ; 2Ma. 4, 21 ; .

[20] Antiochus prit les villes fortes dans le pays d’Egypte, et s’empara des dépouilles du pays d’Egypte.

[21] Antiochus revint, après avoir frappé (ravagé) l’Egypte en la cent quarante-troisième année, et il monta contre Israël.

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La cent quarante-troisième année du règne des Grecs ; elle répondait à la cent soixante-huitième avant Jésus-Christ.

[22] Il monta à Jérusalem avec une puissante armée (multitude imposante).

[23] Il entra dans le lieu saint 1 avec orgueil ; et il prit l’autel d’or, le chandelier lumineux (qui éclairait) avec tous ses vases, la table de proposition, les bassins (à libation), les coupes (tasses), les encensoirs (petits mortiers) d’or, le voile, les couronnes 3 et l’ornement d’or qui était devant le temple, et il brisa tout.

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Lieu saint ; littéralement, sanctification, mot qui ordinairement dans ce livre signifie le temple.

show note 2

Le chandelier qui éclairait ; littéralement, le chandelier de la lumière ; probablement le chandelier à sept branches (voir Zc. 4, 2).

show note 3

Les couronnes. Voir plus bas, 1Ma. 4, 57.

[24] Il prit aussi l’argent, l’or et les vases précieux ; il prit aussi les trésors cachés qu’il trouva, et après avoir tout enlevé, il s’en alla dans son pays.

[25] Il fit un carnage d’hommes, et il parla avec un grand orgueil.

[26] Alors il y eut un grand deuil en Israël et dans toute sa contrée ;

[27] les princes et les anciens gémirent, les vierges et les jeunes hommes furent dans l’abattement, et la beauté des femmes disparut (fut changée).

[28] Tous les maris se livrèrent aux lamentations, et celles (toutes les femmes) qui étaient assises sur le lit nuptial pleuraient ;

[29] le pays trembla (s’émut) pour ses habitants, et toute la maison de Jacob fut revêtue de confusion.

[30] Et après deux ans révolus, le roi 2 envoya dans les villes de Juda un surintendant (chef) des tributs, qui vint à Jérusalem avec une grande suite.

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Années de jours ; hébraïsme pour années pleines, entières.

show note 2

Le roi, etc. Voir 2 Machabées, 5, verset 24 et suivants.

show note 3

Un chef des tributs, Apollonius, chargé de lever les impôts, qui fit plus tard une campagne contre les Juifs et y perdit la vie. Voir plus loin, 1Ma. 3, 10-11.

[31] Il leur adressa astucieusement des paroles de paix ; et ils le crurent.

[32] Puis il se jeta tout à coup sur la ville, et il la frappa d’une grande plaie, et il fit périr un peuple nombreux dans Israël.

[33] Il s’empara des dépouilles de la ville, et la brûla par le feu ; il en détruisit les maisons et les murs qui l’environnaient ;

[34] ils emmenèrent aussi les femmes captives, et ils se rendirent maîtres des enfants et des troupeaux.

[35] Et ils fortifièrent la ville de David avec une muraille grande et solide, et des tours solides, et ils en firent (elle devint pour eux) une forteresse ;

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La cité de David ; c’est-à-dire la citadelle.

[36] ils y mirent une race de péché, des hommes méchants (iniques), et ils s’y établirent puissamment ; ils y apportèrent des armes et des vivres, et ils y rassemblèrent les dépouilles de Jérusalem,

[37] qu’ils y mirent en réserve ; et ils devinrent un grand piège.

[38] Et cela fut une embûche (un piège) pour le sanctuaire (lieu saint), et un mauvais démon (diable mauvais) pour Israël ;

[39] et ils répandirent le sang innocent autour du sanctuaire (lieu saint), et ils souillèrent le sanctuaire (lieu saint).

[40] Les habitants de Jérusalem s’enfuirent à cause d’eux ; elle devint la demeure des étrangers, et elle fut étrangère à sa propre race, et ses enfants l’abandonnèrent.

[41] Son sanctuaire (lieu saint) fut désolé comme une solitude ; ses jours de fête se changèrent en pleurs, ses sabbats en opprobre, et ses honneurs furent anéantis.

[42] Son ignominie se multiplia à l’égal de sa gloire, et son élévation se changea en deuil.

[43] Alors le roi Antiochus écrivit à tout son royaume, afin que tous ne fissent qu’un seul peuple, et que chacun abandonnât sa loi particulière.

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Sa loi, sa religion.

[44] Toutes les nations consentirent à cet ordre du roi Antiochus,

[45] et beaucoup en Israël consentirent à cette servitude, sacrifièrent aux idoles, et violèrent (souillèrent) le sabbat.

[46] Et le roi envoya des lettres (livres 1, note), par des messagers, à Jérusalem et à toutes les villes de Juda, afin qu’on y suivît les lois des nations de la terre ;

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Livres ; dans le grec, petits livres, qu’on entend généralement de lettres, d’autant que le terme hébreu correspondant signifie écrit, lettre et livre.

[47] qu’on empêchât d’offrir dans le temple de Dieu des holocaustes, des sacrifices et des oblations expiatoires,

[48] et qu’on empêchât de célébrer le sabbat et les fêtes solennelles ;

[49] et il ordonna qu’on souillât les choses (lieux) saint(e)s et le saint peuple d’Israël ;

[50] et il ordonna qu’on bâtît des autels et des temples, et qu’on dressât des idoles, et qu’on sacrifiât la chair des pourceaux et des animaux impurs (d’autres animaux immondes),

[51] qu’on laissât les enfants mâles incirconcis, et qu’on souillât leurs âmes par toutes sortes d’impuretés (les viandes impures) et (les) d’abominations, de sorte qu’ils oubliassent la loi et qu’ils renversassent toutes les ordonnances de Dieu ;

show note 1

Les ordonnances, ainsi que les commandements, la loi et les préceptes de Dieu sont nommés justifications, parce qu’en les observant nous sommes justifiés, et nous croissons en justice et en sainteté.

[52] et si quelqu’un n’obéissait pas selon la parole du roi Antiochus, il devait mourir.

[53] Il écrivit à tout son royaume conformément à tous ces détails, et il établit des chefs sur le peuple, pour le contraindre d’agir ainsi.

[54] Et ils ordonnèrent aux villes de Juda de sacrifier.

[55] Et beaucoup d’entre le peuple se joignirent à ceux qui avaient abandonné la loi du Seigneur, et ils firent le mal dans le pays ;

[56] et ils dispersèrent (contraignirent) le peuple d’Israël (à s’enfuir) dans des lieux écartés, et en des endroits où des fugitifs pouvaient se cacher.

[57] Le quinzième jour du mois de Casleu, en la cent quarante-cinquième année, le roi Antiochus dressa l’abominable idole 4 de la désolation sur l’autel de Dieu ; et on bâtit des autels dans toutes les villes de Juda, aux alentours ;

show note 1

Au quinzième jour. Dans toute la suite de ce livre et du suivant, on lit que ce fut le vingt-cinquième jour qu’eut lieu la profanation du temple ; ce qui peut faire supposer que le mot quinzième est ici une faute de copiste, ou qu’en vertu d’un hébraïsme dont la Bible fourni de nombreux exemples, le verbe (?) au lieu d’indiquer une chose comme positive, ne signifie réellement que dire, déclarer, publier. Ainsi le vrai sens serait ici, que dès le quinzième du mois de Casleu, le roi déclara, publia, etc., que l’idole serait dressée ; ce qui fut exécuté le vingt-cinquième.

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Casleu était le neuvième mois de l’année sacrée, le troisième de l’année civile. Voir Ag. 2, 11.

show note 3

La cent quarante-cinquième année du règne des Grecs, et la cent soixante-sixième avant Jésus-Christ.

show note 4

L’abominable idole ; le simulacre de Jupiter Olympien. Comparer à 2Ma. 6, 2.

[58] et on brûlait de l’encens et on sacrifiait devant les portes des maisons et dans les rues ;

[59] et on brûla dans le feu les livres de la loi de Dieu, après les avoir déchirés ;

[60] et si l’on trouvait chez quelqu’un les livres de l’alliance du Seigneur, et si quelqu’un observait la loi du Seigneur, on l’égorgeait (le massacrait) selon l’édit du roi.

[61] C’est ainsi qu’ils traitaient, dans leur puissance, le peuple d’Israël, qui se trouvait 1 chaque mois dans les villes.

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Qui se trouvait, etc. Il paraît par 2Ma. 6, 7, qu’on célébrait chaque mois la fête de la naissance du roi, et qu’on obligeait tous ceux qui habitaient les différentes villes à participer aux sacrifices qu’on y offrait pour la santé du prince.

[62] Et le vingt-cinquième jour du mois, ils sacrifiaient sur l’autel qui était vis-à-vis de l’autel du Seigneur.

[63] Les femmes qui avaient circoncis leurs fils étaient égorgées, selon l’ordre du roi Antiochus ;

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Les femmes… étaient massacrées. Voir 2Ma. 6, 10.

[64] on pendait les enfants par le cou (au cou de leur mère) dans toutes leurs maisons 1, et on égorgeait ceux qui les avaient circoncis.

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Leurs maisons ; les maisons où ils les trouvaient.

[65] Alors des hommes nombreux du peuple d’Israël résolurent en eux-mêmes de ne rien manger d’impur, et ils préférèrent mourir plutôt que de se souiller par des mets impurs ;

[66] et ils ne voulurent pas violer la loi sainte de Dieu, et ils furent égorgés (massacrés) ;

[67] et une très grande colère tomba sur le peuple.

show note 1

Une grande colère, c’est-à-dire, les effets de la colère de Dieu contre les prévaricateurs.

1er Machabées, 1